Les Numismates

Argent liquide: On parle d'argent liquide pour évoquer nos pièces de monnaies et billets de Banque. Mais Pourquoi? Cette locution prend naissance dans le domaine de la finance au XVe siècle et popularisée dès le XVIIe siècle. De l'italien « Liquido », ce terme évoquait les richesses non soumises à l'imposition et libres de créances de dettes. Ces richesses pouvaient par conséquent passer de mains en mains facilement, tout comme notre monnaie liquide actuelle. 

  

Avoir des oursins dans les poches: Se dit quand une personne ne veut pas payer, peur de se piquer avec les aiguilles d'un oursin de mer en mettant sa main dans sa poche pour sortir l'argent.


Avoir les jetons: Avoir peur: Datée du XIe siècle, l'expression s'explique par le mot « jeton » que l'on associe au verbe «jeter» et qui, à cette époque, désigne le fait de «faire sortir» et donc dérivée du registre prolifique de la dysenterie due à l'effet psychologique de la peur.


Battre monnaie: De l'Antiquité jusqu'au Moyen Âge, les pièces de monnaies étaient frappées avec un marteau. Deux coins sont nécessaire pour battre monnaie. 


Blanchir de l'argent: On employait à l'origine le terme «blanchir un accusé» dès le XIXe siècle quand ce dernier avait été «lavé» de tout soupçon. Au XX e siècle, l'expression « blanchir de l'argent » fut employée sur le même principe. Par des moyens divers, l'argent « sale » récolté sert à financer des achats de gros montants. Le bien acquis devient alors source de richesse et l'argent devient « propre ». On dit alors que l'argent a été blanchit.  


Chèque en bois: Couramment utilisé pour évoquer un paiement par chèque sans provision. Dès le XIVe siècle, la locution «en bois» était utilisée pour évoquer des faux objets tels « une jambe de bois » ou un « sabre de bois ». Pourquoi en bois ? Le bois est tout simplement en matériaux courant, abondant, pas cher et avec lequel on pouvait reproduire toute sorte d'objet. Par extension, le chèque en bois est un « faux chèque » et sans valeur.   


Comptes d'apothicaires: Compte très compliqué, avec un résultat généralement faux. 

Précurseur des pharmaciens, les apothicaires maîtrisaient les plantes et autres vertus médicinales. Leurs connaissances leur permettaient souvent de profiter de la faiblesse intellectuelle de leurs patients pour leur vendre des médicaments ou autres remèdes et potions beaucoup plus cher que prévu, le prix étant calculé toujours en faveur de ces dits apothicaires. Les gens prirent alors le réflexe de se méfier de ces comptes souvent excessives.  


Décrocher la timbale: 

L'origine de cette locution daterait de 1877. Elle signifie que l'on a acquis un objet très convoité. Cette expression s'emploie également au sens ironique, pour exprimer les conséquences d'une erreur commise.

 

Donner le denier de Dieu: Somme d'argent versée en tribu

Il faut remonter au XIIIe siècle. La locution originelle est « denier Dieu »: somme versée en contribution; telle une obole. Cette locution deviendra au XV e siècle successivement « denier à Dieu » puis « denier de Dieu » et c'est le fait de donner une pièce en Argent pour sceller une entente orale. 


Donner son billet: Expression utilisée quand on est sur d'une chose et que l'on certifie ce que l'on dit. Au XIV e siècle, un billet est un petit écrit que l'on adressait à quelqu'un. La monnaie papier billet, né au XVIII e siècle, est par définition un écrit d'engagement d'une créance de dette. Par déformation, donner son billet s'emploie comme un engagement personnel de ce que l'on dit, une certitude. 


Être aux pièces: Au XIX  e siècle, dans certaines confréries et autres métiers d'art tels la joaillerie, les bijoutiers,..., les  artisans étaient rémunérés à la pièce fabriquée et non pas à l'heure. Ainsi, plus ils produisaient de pièces et mieux ils étaient payés; d'où l'expression « être aux pièces » qui signifie être pressé car payé à la pièce.


Être monnaie courante: Se dit d'une pratique courante et régulière. En fait l'origine daterait probablement du début XIV e  siècle, due à l'utilisation de pièces et billets qui avaient cours légal, d'où monnaie qui avait cours et donc monnaie courante.


Être plein aux as: Être riche

Pas de mythologie mais simplement une histoire de bluff pour cette locution qui prend ses origines dans le poker: « plein» désignant un full. Un « full » aux as étant un jeu remarquable avec lequel il est facile de gagner beaucoup d'argent.


Être dans la dèche: Signifie être dans la misère 

L'origine du mot dèche serait de l'argot provençale ou angevine. Du latin decadere qui signifie déchoir, déchéance.   


Être né avec une petite cuillère en argent dans la bouche:  

Cette locution fait allusion à la cuillère en argent offerte par le parrain ou la marraine en guise de cadeau de baptême. Cette cuillère fait allusion à une conséquente opulence dont jouit l'enfant dès sa naissance. Cette expression signifie donc être né avec beaucoup d'argent. 


Faux jeton: Ayant l'apparence d'une pièce de monnaie, les jetons servaient à calculer des calculs et sommes monétaires au travers de colonnes symbolisant les deniers, sols, livres,.... De cette similitude apparence, certaines personnes utilisaient ces jetons pour régler leurs achats de la vie courante. L'expression faux-jeton découle donc de ces fausses pièces utilisées par des menteurs voire hypocrite.

Furetière indique également que, dans le milieu de la finance, on employait le terme «l'argent roule» quand il est remué et déplacé lors des échanges commerciaux. D'où rouler sur l'or et sur l'argent.


Jeter l'argent par les fenêtres: Il y a deux siècles, les gens donnaient aux personnes vivants dans la rue de l'argent en leur jetant de l'argent par leurs fenêtres. Aujourd'hui, cette expression signifie que l'on dépense sans compter.


La roue de la fortune: Exprime le destin de l'Homme, ses vicissitudes et en particulier ses événements malheureux. Son origine serait d'ordre mythologique: Tyché, déesse de la fortune étant représenté avec une corne d'abondance dans une main, le pied sur une roue et les yeux bandés. D'où le hasard de la vie à chaque tour de roue: fortune ou échec.


L'argent du beurre: Expression qui signifie que l'on souhaite vendre le beurre fabriqué, en récupérer les fruits de la vente donc l'argent mais tout en conservant le beurre.


L'argent n'a pas d'odeur: Selon les anciens, cette expression aurait été dit par Vespasien à son fils Titus. Vespasien fut empereur romain de 69 à 79 ap. J.C. Titus reprochant à son père l'instauration d'une taxe sur les toilettes publiques. Vespasien mit en effet tout en œuvre pour faire de Rome une ville prospère; y instaurant entre autre un impôt sur l'urine pour traiter les peaux et les draps. Par dérivation, cette expression s'emploie quand on ne prête pas d'attention à l''origine de l'argent ou la façon dont il a été gagné.


Les bas de laine: Cette locution provient des us et coutumes de nos aïeux. N'ayant aucune confiance aux banques ni leurs banquiers, nos ancêtres préféraient conserver leur argent chez eux sous leur matelas ou encore dans leurs chaussettes ou bas en laine. Cette expression s'apparente aujourd'hui aux économies que l'on a fait et que l'on détient sur un compte.


Loger le Diable dans sa bourse: Cette expression qui signifie être sans un sou est à rapprocher avec une ancienne locution « n'avoir ni croix ni pile ». A l'époque des premiers rois de France, sur les pièces de monnaie, il y avait une croix sur la face et des piliers sur l'autre face. L'autre coté étant la pile. Si on avait au moins une pièce avec une croix, cela repoussait le diable. A l'inverse, si l'on est sans un sou dans sa bourse, « ni croix ni pile », alors le Diable vient s'y loger. Expression par ailleurs popularisée à Jean de la Fontaine dans une de ses fables « Le trésor et les deux hommes ».  


Mettre à gauche: Locution que l'on date du XVIIe  siècle: on plaçait la bourse à coté de l'épée pour la mettre  à l'abri des voleurs. L'épée étant placé à gauche, tout comme la bourse, « mettre à gauche » signifie mettre de l'argent de coté. 


Monnaie de pape: Cette expression provient de la forme circulaire des fruits de la lunaire, comparable à des pièces de monnaie. La lunaire est une plante originaire du sud-est de l'Europe.


Monnaie de singe: Expression utilisée quand on paye en fausse monnaie ou en grimace. Cette expression fut dérivée d'une anecdote du XIIIe  siècle quand Saint-Louis ordonna qu'il fallait payer une taxe pour la traversée du pont reliant la rue Saint-Jacques à l'île de la Cité de Paris. Toutefois, les gens du cirque qui possédaient un singe pouvaient traverser le pont faisant réaliser un numéro de cirque à leur singe: c’est la monnaie de singe.


Monnaie sonnante et trébuchante:  Signifie se faire payer avec des vraies pièces de monnaies ayant le bon titre de métal précieux et le bon poids. On faisait sonner les pièces de monnaies entre elles ou en les faisant tomber sur une table et l'on écoutait le son des pièces émit, on en déduisait s'il s'agissait d'une pièce en or, en argent ou pas. Il parle alors d'une pièce sonnante. Trébuchante car la pièce était pesée avec un trébuchet par les commerçants. Le trébuchet étant une balance de précision utilisée en bijouterie ou orfèvrerie. 


Pile ou face:  Utilisé pour les jeux de hasard. Une pièce de monnaie est composée de deux faces: une face appelé l'avers où est représenté le plus souvent un portrait et l'autre face appelé le revers ou pile. Lorsque l'on lance la pièce, on a une chance sur deux que la pièce tombe à plat sur la face ou la pile; d'où l'expression pile ou face.


Riche comme Crésus: Selon la légende, le roi Crésus qui régnait sur la Lydie au VI e. av J.C, devint extrêmement riche grâce aux sables aurifères dont était chargée la rivière Pactole. D'où l'expression riche comme Crésus


Rouler sur l'or: Etre riche: Expression qui date du XVIIIe siècle.

Altération de la forme pronominale citée par Furetière « se rouler sur l'or (et sur l'argent) ». On imagine une personne suffisamment riche pour pouvoir se rouler sur un tas de pièces d'or posé au sol. 


Salaire: Le mot Salarium en latin signifie la ration de sel, avant de devenir l'indemnité de nourriture dans l'armée romaine.


Sans bourse délier: Signifiant sans payer, cette expression fit son apparition en 1690. Seules les pièces de monnaie circulent à cette époque. Elles étaient regroupées dans une bourse fermée avec un lacet. Pour payer, il fallait alors délier le lacet de la dite bourse pour en sortir l'argent.   


Toucher le pactole: Cette expression fait allusion à la rivière Pactole : petite rivière, qui, d'après plusieurs légendes grecques, charriait des paillettes d'or. Ce serait cette même rivière qui rendit le roi Crésus très riche. Toucher le pactole signifie alors toucher une forte somme d'argent. 


Travailler pour le roi de Prusse: Travailler pour rien

On peut rapprocher cette expression du XVIIIe siècle aux soldes que recevaient les troupes des rois de Prusse: ces mêmes rois payaient leur troupes 30 jours pour chaque mois, y compris ceux de 31 jours. Les troupes travaillaient ainsi un jour pour rien tous les deux mois.


Tuer la poule aux œufs d'or: Signification: A être trop avide d'argent, on risque de tout perdre. 


Valoir son pesant d'or: A partir du  XIIIe siècle, il est de coutume d'apprécier la valeur d'une personne en la comparant avec la valeur qu'aurait eu son poids en or. Encore employé aujourd'hui pour quelque chose qui vous tient à cœur.

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